Le débat sur la place de la finance dans l'économie se ranime chaque fois que surviennent des crises financières. En France, le débat a été relancé après la première vague de libéralisation des marchés :
- Le Monde Affaires du 28 février 1987 titre ainsi : « L'industrie malade de la finance, une déclinaison du mythe » de l'économiste libéral Bertrand Jacquillat .
- Paul Dembiski, fondateur de l'Observatoire de la Finance, fait paraitre un ouvrage intitulé : « Marchés financiers, une vocation trahie ? » - 200 milliards de dollars par jour, du banquier Gérard Worms.
Le débat va s'amplifiant avec les polémiques soulevées par le
krach boursier d'octobre 1987 et surtout par la crise des subprimes
de 2007-2008. Le poids du secteur financier dans l'ensemble des
activités économiques à l'échelle de la planète est tel qu'il serait
potentiellement créateur de déséquilibres pouvant conduire à des crises
graves : - Concernant le poids dans l'économie, l'économiste Thomas
Philippon a calculé que le secteur financier représente 8 % du PIB
en 2006, probablement au moins 2 % au-dessus de la taille qu'il devrait
avoir pour exercer sa tâche normale de financement de l'économie . - Concernant l'endettement non maitrisé - sinon le sur-endettement
- de certains agents économiques ( Ménages, collectivités locales,
voire États réputés "souverains"…) dont la charge financière fixe n'est
plus compatible lorsqu'elle est excessive avec des revenus sujets aux
évolutions de la conjoncture. - Concernant les rémunérations, l'économiste Thomas Philippon (Université de New York et École d'économie de Paris) a calculé vers 2008 que les salaires de la finance sont 40 % au-dessus de « ce à quoi on pourrait s'attendre », soit l'écart le plus important depuis 1929. - Concernant l'emploi des diplômés, selon l'économiste Esther Duflo (MIT, École d'économie de Paris), 15 % des diplômés de Harvard de l'année 1990 travaillent dans la finance contre 5 % en 1975 .
Elle estime que « ce que la crise révèle de manière brutale (et
coûteuse) est que toute cette intelligence n'est pas employée de manière
particulièrement productive ».
Selon l'Afic, les entreprises soutenues par le capital-investissement représentent 1,5 millions de salariés en France.
Georges Pauget précise que le secteur financier représente « 1 million de collaborateurs en France », dont 40 % d'entre eux pour le seul secteur bancaire. Fin 2011, les sociétés d'assurances avaient investi 925 milliards d'euros dans les entreprises, soit 54 % de leurs actifs.
Outre l'immobilier, les Français ont 3 600 milliards de placements financiers dans leur patrimoine en 2011, dont 39 % sur des comptes d'assurance-vie.
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