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jeudi 11 juin 2015

Audit, Enjeux et Histoire de l'audit

L’audit (on prononce le t final) est une expertise professionnelle effectuée par un agent compétent et impartial aboutissant à un jugement sur les états financiers, le contrôle interne, l'organisation, la procédure, ou une opération quelconque d'une entité.
Il s’agit donc d'opérations d'évaluations, d'investigations, de vérifications ou de contrôles, regroupées sous le terme d’audit en raison d'exigences réglementaires ou normatives. En effet, ces exigences stipulent que ces opérations correspondent à des procédures écrites avec des responsables identifiés, ce qui explique l'apparition de ce terme en français.
L’audit est perçu comme un outil d'amélioration continue, car il permet de faire le point sur l'existant afin d'en dégager les points faibles ou non conformes (suivant les référentiels d'audit). Ce constat, nécessairement formalisé sous forme de rapport écrit, permet de mener les actions nécessaires pour corriger les écarts et dysfonctionnements relevés.
Les auditeurs se réfèrent notamment à la
norme ISO 19011 (en), qui traite de la technique de l'audit et des compétences requises de l'auditeur. Les auditeurs externes légaux s'appuient pour leurs contrôles sur des référentiels comptables, nationaux ou transnationaux, et sur des principes de contrôle interne.

Enjeux de l'audit

L'audit est un processus systématique, indépendant et précisément documenté permettant de recueillir des informations objectives pour déterminer dans quelle mesure les éléments du système cible satisfont aux exigences des référentiels du domaine concerné.
Il s'attache notamment à détecter les anomalies et les risques associés dans les organismes et secteurs d'activité qu'il examine. Auditer une entreprise ou un service consiste notamment à écouter les différents acteurs pour comprendre et faire évoluer le système en place.

Histoire de l'audit

Audit (terme issu de l'anglais provenant d'une locution latine proche des notions de contrôle, vérification, expertise, évaluation, etc.) vient du verbe latin audire, écouter. Les Romains employaient ce terme pour désigner un contrôle au nom de l’empereur sur la gestion des provinces[réf. nécessaire]. Il fut introduit par les Anglo-Saxons au début du XIIIe siècle pour la gestion. Le premier cabinet d’audit fut fondé au XIVe siècle à Londres. Une longue tradition de l'audit public ("Cour des Comptes") existe en France depuis le XIIIe siècle. En 1762, la 4e édition du dictionnaire de l'Académie française définit ainsi le terme d’auditeur des comptes: « Officier de la Chambre des Comptes, de qui la fonction est de voir & d'examiner les Comptes qui s'y rendent, & qui lui sont renvoyés. »

En 1953, H.R. Bowen publie « Social responsibilities of the businessman ». C'est lors de la rédaction de cet ouvrage qu'il parlera de la doctrine de la responsabilité sociale qui doit être envisagée comme un moyen pour orienter l’activité des entreprises vers l’atteinte des objectifs que la société civile s’est fixée. Il définit la responsabilité sociale de l’entrepreneur dès le début de l’ouvrage: « La responsabilité sociale renvoie aux obligations de l’homme d’affaire de poursuivre telles politiques, de prendre telles décisions ou de suivre telles lignes d’action qui sont désirables en fonction des objectifs et des valeurs de notre société ».

Bowen pense que si les dirigeants soumettent leurs finances à des audits réalisés par des commissaires aux comptes indépendants, ils pourraient alors également accepter de soumettre leurs performances sociales à des experts extérieurs et indépendants à l’entreprise. Les auditeurs sociaux effectueraient une évaluation indépendante et désintéressée des politiques de l’entreprise concernant les salaires, la recherche et le développement, la publicité, les relations publiques, les relations humaines, les relations avec l’environnement, la stabilité de la main d'œuvre, etc. Ils soumettraient ensuite leur rapport à la direction avec leur évaluation et leurs recommandations. Un tel document serait réservé à usage interne et ne serait pas public. Les audits sociaux pourraient par exemple être réalisés tous les cinq ans et non annuellement comme les audits comptables et financiers. L'audit social n'est pas obligatoire.

Selon Bowen, les missions d'audit social devraient être conduites par une équipe de personnes: orientées sur le point de vue social, connaissant bien le monde des affaires et ses pratiques et aussi ayant des compétences dans les domaines juridiques, économiques, sociologiques, psychologiques, philosophie, théologie, etc.
En outre, Bowen souligne que l'audit social présenterait différents avantages dont le fait de fournir une méthodologie de travail reconnue orientée sur le côté social des affaires à l'attention du management. De plus, cette analyse serait réalisée par des personnes extérieures et désintéressées des objectifs initiaux de l'entreprise, ce qui permettrait aussi de donner une impulsion à la reconnaissance des normes sociales. Enfin, la restitution de l'audition se réaliserait uniquement de manière interne à l'entreprise, ce qui autoriserait une totale franchise vis-à-vis des dirigeants.

En France les premiers cours d'audit en milieu universitaire ont été créés à HEC par L. Collins et G. Valin au début des années 1970. Il s'agissait d'une approche globale et transnationale, concernant à la fois l'audit externe légal (commissariat aux comptes) et l'audit interne (opérationnel et stratégique). Des générations d'experts comptables, de commissaires aux comptes et d'auditeurs internes ont été formés à une pratique moderne et ambitieuse de l'audit à partir des ouvrages, études de cas et enseignements dispensés à HEC.

Aujourd'hui, c'est une méthode et un terme répandus. On parle ainsi d'audit énergétique d'une entreprise, d'audit environnemental d'un système de gestion, d'audit interne d'une administration ou d'audit préalable à un investissement, etc.

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