Ma liste de blogs

lundi 8 juin 2015

Finance catholique, Les acteurs, Les principes

La finance catholique appartient à la catégorie des finances éthiques religieuses, à l'instar de la finance islamique. La finance catholique se caractérise par l'existence de trois dimensions : dimension personnelle (acteurs), dimension opérationnelle (opérations), dimension dogmatique (principes).

  Les acteurs

Bien que d'usage peu courant, la notion de « finance catholique » se réfère à des activités bancaires et financières dont l'apparition remonte pour certaines d'entre elles à plusieurs siècles. Qu'il s'agisse des activités de l'ordre du Temple (XIIe et XIIIe siècles), des monts-de-piété (apparus en 1462) ou de la Chambre Apostolique rattachée directement au Vatican, un certain nombre d'opérations de nature bancaire (prêt d'argent, garantie, etc.) ou
financières (émission de titres de financement, placements) est avéré, ceci malgré la prohibition du prêt à intérêt et la méfiance de l'Église à l'encontre des activités d'échange (par opposition aux activités de production).
A l'époque contemporaine, si la finance catholique cléricale continue de faire régulièrement parler d'elle par le biais de la banque du Vatican (IOR), elle compte par ailleurs de nombreux acteurs financiers catholiques laïcs que ce soit en Allemagne (p. ex. Pax Bank, Liga Bank, DKM Darlehenskasse) ou aux États-Unis d'Amérique (p. ex. Catholic Family Federal Credit Union, Holy Rosary Credit Union). D'autres acteurs chrétiens réformés existent (p. ex. Christian Community Credit Union, Kingdom Bank).
En France, si l'Union Générale se présentait ostensiblement comme un établissement de crédit catholique, aujourd'hui, la finance solidaire (finance éthique profane) semble s'être totalement substituée à la finance chrétienne (p. ex. Crédit coopératif, Caisses de crédit municipal). Néanmoins, au regard des principes éthiques mis en œuvre et de leur origine historiquement catholique, bon nombre d'acteurs de la finance solidaire peuvent être rattachés à la catégorie de la finance chrétienne (« acteurs catho-compatibles »).

Les produits financiers

Si certaines opérations financières ont été explicitement condamnées parce qu'elles contournaient la prohibition de l'usure (p. ex. contrat mohatra), les opérations de banque catholiques contemporaines se caractérisent surtout par leur recherche de solidarité et la répartition des bénéfices au profit des plus démunis. Par exemple, la Liga Bank propose des cartes de paiement dont les commissions sont reversées à des associations caritatives de soutien à l'enfance.

Les principes

Comme la finance islamique, la finance catholique prétend encadrer des opérations de nature bancaire et financière par des principes moraux directement issus de l'interprétation des textes religieux chrétiens (Bible) et de la doctrine de l'Église catholique romaine (Traité des vertus et des vices, Doctrine sociale de l'Église). Aussi, depuis la crise financière des subprimes, a-t-on pu constater que le Conseil Pontifical Justice et Paix prenait de plus en plus souvent des positions sur les sujets financiers. En juin 2013, il publiait par exemple une note intitulée "Postures chrétiennes face à la finance".
Dans son livre intitulé "Finance catholique", Antoine Cuny de la Verryère présente sept principes financiers catholiques ("princificats") dont certains sont inspirés des principes de la finance islamique: prohibition du court-termisme, prohibition des investissements non vertueux, obligation de privilégier l'épargne vertueuse, prohibition des profits injustes, obligation de partage des profits, obligation de transparence, obligation d'exemplarité financière.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire