On applique souvent l'adjectif « virtuel » ou «immatériel » aux produits de l'informatique, ce qui pourrait laisser croire que l'informatique est peu consommatrice de ressources naturelles Jean-Marc Jancovici montre que la dématérialisation, souvent présentée comme une solution pour le développement durable de l'économie, ne s'est pas accompagnée d'une diminution des flux physiques par rapport aux flux d'information. En pratique, dans les années 2010, les directions des systèmes d'information des systèmes d'information sont généralement tenues à l'écart des programmes de développement durable des entreprises.
On se rend compte aujourd'hui, avec les premières études des experts en informatique verte, que l'informatique serait directement à l'origine de 5 % des émissions de gaz et effet de serre de la France. L'informatique générerait également une forte consommation
d'électricité.
L'application des principes de développement durable à l'informatique se décompose en plusieurs étapes principales. Très schématiquement :
- la première étape, désignée par informatique verte en France (le terme angloaméricain est Green IT 1.0) désigne l'ensemble des méthodes qui réduisent l'impact de l'informatique sur l'environnement par une démarche écoresponsable (écoconception, économie d'énergie gestion des déchets). Elle s'applique principalement au matériel informatique, ainsi qu'aux méthodes de développement de logiciel qui diminuent l'impact sur la consommation électrique ;
- la deuxième étape, désignée parécoinformatique (ou écoTIC, ou Green IT 2.0 en angloaméricain), désigne la réduction de l'empreinte écologique de la société grâce aux technologies de l'information et de la communication : c'est l'utilisation des TIC pour réorganiser et optimiser les processus métiers en fonction de leur empreinte écologique grâce l'analyse du cycle de vie (ACV). Elle analyse et échange des informations environnementales ;
- la troisième étape est celle des TIC durables, et englobe les trois piliers du développement durable (environnement, social, économique).
À terme, le développement durable devrait faire évoluer les modèles employés en informatique. Il est, en effet, nécessaire d'expliciter la sémantique des données, documents ou modèles, ce qui relève de la branche de l'informatique appelée représentation des connaissances. Plusieurs projets en écoinformatique se déroulent dans le cadre d'initiatives telles que le web sémantique.
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